Interview Citizen Jazz (french)


Interview

Sal La Rocca/Photo Jos Knaepen

 

Interview Citizen Jazz (french)

Interview

Interview : Bavard, présent, engagé, Sal La Rocca nous a reçus chez lui pour parler de son dernier album, de son monde à lui, et de lui dans le monde…
Son bandana, son petit air de corsaire et sa barbichette connus dans le monde entier font de Sal La Rocca un contrebassiste de référence au sein de la planète jazz. Il aime cet instrument qui lui permet de parler en même temps de s’exprimer, de rugir, de rougir et qui sait de jouir aussi. Bavard, présent, engagé, il nous a reçus chez lui pour parler de son dernier album, de son monde à lui et de lui dans le monde. Une belle rencontre avec un homme bâti comme un roc, amoureux du jazz, de la musique, de sa femme et, comme tous les grands, de la vie.
– Avant toute chose, comment définir le rôle du bassiste ?
Le son basique est obtenu en établissant des rythmes fondamentaux, en tous cas à l’origine. Puis la basse est devenue plus bavarde, et en quittant cette fonction primordiale, a pris un virage soliste et contrapuntique au lieu de se contenter d’accompagner. Le bassiste est un lien, il est celui qui invite les autres musiciens à faire des choses ensemble.
– S’embête-t-on parfois dans ce rôle d’accompagnateur ? Il arrive qu’on n’entende guère le bassiste ‐ et cela ne dépend pas de ses qualités ‐ dans l’orchestre !
Contrairement à ce qu’on pense, le sideman évolue dans un univers bien précis. C’est un travail de fou car il faut jouer de manière égale pour que les autres musiciens puissent faire leurs solos. Donc on joue toujours un rôle de lien entre eux .
– Parfois frustrant ? S’il n’y pas de solo ?
Tout dépend de la manière d’aborder la fonction. Personnellement ça ne me pose pas de problème : je me mets dans la peau d’un accompagnateur de premier plan, au service des autres et de leur fonction.
 Mais certains n’ont pas la même vision des choses. Pourtant, on peut avoir une âme de soliste et être un très bon accompagnateur, comme Scott LaFaro ou Eddie Gomez. Les très grands restent, d’ailleurs, de grands accompagnateurs.
  •  Parler d’It Could Be the End. C’est votre deuxième disque en leader en l’espace de dix ans. Pourquoi aussi peu d’enregistrements et un intervalle de temps aussi long ?Le premier disque a été un coup de cœur ; il coïncide avec la rencontre de ma compagne. Un disque familial, presque amateur. J’ai enregistré la musique qui me venait en tête, de manière spontanée. On est bien loin du challenge du second, qui se veut plus réfléchi. Il y a plus de maturité dans celui-ci ! Quant aux dix années d’écart… j’ai toujours eu pas mal de travail et le fait d’accompagner de bons musiciens m’a toujours comblé. Je ne ressentais pas forcément le besoin d’être leader. On fait ce qu’on a à faire, et essayer de bien le faire est déjà un défi en soi. Moi, ça me suffisait !– Pourquoi tout à coup l’idée de cet album ?Je voulais marquer le coup, sans pour autant avoir un véritable plan de carrière. Je ne planifie pas les choses. Pour moi, faire une carrière revient à planter une graine qui pousse ou qui ne pousse pas. Je ne suis pas carriériste !– Pourtant, quelle belle carrière !
    
Piano piano… Mais c’est vrai que mon CV est bien rempli.
  •  Et pourquoi It Could Be the End ?Sans véritable raison, au départ. Un jour, j’étais dans mon bureau et en levant les yeux vers mon jardin, je me suis dit que tout cela pouvait finir. Il n’y pas de rapport avec 2012 et la fin du monde ! Tout cela est un hasard.– Pessimiste ?Ni pessimiste, ni optimiste. Entre ces deux extrêmes. La fin entraîne aussi un renouveau qui mène à autre chose.– Parlons des musiciens de l’album.
    J’avais déjà enregistré avec le saxophoniste Jacques Schwarz‐Bart en France en 2007, et fait quelques concerts avec lui. Le contact avait été bon. 
Je connais le batteur Hans Van Oosterhout puis longtemps et on joue souvent ensemble. C’est mon alter ego en musique. Quant au guitariste Lorenzo Di Maio, je l’ai rencontré chez le saxophoniste Laurent Dumont. Il est jeune (27 ans) et s’exprime très bien en jouant. Il a des choses à dire.
    – Pascal Mohy est omniprésent dans ce disque et se démarque de brillante manière grâce à de très beaux passages au piano…
    On s’est liés d’amitié il y a quatre ans. J’ai joué dans son trio et l’amitié s’est installée comme porte d’entrée d’une belle collaboration musicale. En plus, il est à moitié sicilien, ce qui conforte nos liens. Il joue effectivement très bien, avec beaucoup de brio, et a une belle présence sur l’album. D’ailleurs, je n’ai pas voulu en faire un disque de contrebasse, mais jouer une musique où chacun puisse se mettre en avant. Toujours ce rôle de lien…
    – Question naïve : on peut se créer des liens d’amitié dans la musique, dans le jazz ?
    Heureusement ! Cela dit, on n’est pas forcément ami parce qu’on joue deux mois ensemble. Il n’y a pas que la musique, mais aussi les atomes crochus, le côté humain.
    – Votre biographie indique que vous êtes autodidacte. Est-ce à dire que vous n’êtes pas passé par le Conservatoire en délaissant la guitare pour la contrebasse ?
    C’est exact, je n’ai aucune formation musicale au départ. Je n’étais déjà même pas bon élève à l’école. Or il existe souvent un lien entre le parcours scolaire et l’entrée au Conservatoire. Je ne suis pas bon lecteur. Je jouais de la guitare, puis me suis mis à la basse assez tard – j’avais 23 ans.
    Dans les années soixante-dix, à Liège, où j’habitais, il y avait une forte demande de bassistes. J’étais entré à l’Académie, mais très vite je n’ai plus eu le temps ! J’avais des gigs avec des musiciens confirmés comme Jacques Pelzer ou Steve Houben. Pourtant, à la base je suis guitariste de blues et de rock, c’est à dire une musique instinctive qui ne demande pas forcément de connaître l’harmonie.
    – Alors, comment passe t-on de la guitare à la contrebasse ?
    Quand j’avais une vingtaine d’années, toujours à Liège, je partageais un logement avec un saxophoniste féru de jazz qui possédait une belle collection de disques. Il m’a tout fait découvrir, de Duke Ellington à l’Art Ensemble of Chicago. J’étais dans une période de « vide musical » : j’ai littéralement craqué pour cette musique. Un jour, il m’a regardé (j’avais une grosse barbe à l’époque) et m’a dit que j’avais une tête de bassiste. Je l’ai pris au mot et me suis inscrit à la première Académie, en Solfège. On m’a prêté une basse et j’ai commencé à apprendre, et à être engagé. Ensuite, il y a eu la rencontre avec un prof particulier superbe. Et voilà !
    – Avez-vous tout de suite eu le coup de foudre pour pour la basse ? Ou était‐ce aussi parce que l’instrument vous permettait de travailler ?
    Non, j’ai tout de suite flashé. Je ne suis pas du genre à m’obstiner dans une voie qui ne me convient pas, ou juste parce que cela rapporte. J’en suis littéralement tombé amoureux. C’est pour ça que j’ai continué.
    – Comment composez-vous ?
    J’ai toujours composé, depuis le premier disque. A force de lire et de travailler les compositions des autres, on en retient des choses. Mais je compose d’instinct.
    – Auriez‐vous composé différemment si vous aviez fait le Conservatoire ? Vous manque-t-il parfois quelque chose ?
    Oui bien sûr ! Mais je suis content de mon chemin. Même s’il peut y avoir de temps en temps un petit regret. Mais je n’y accorde pas trop d’importance.
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    Sal La Rocca/Photo Jos Knaepen

    Qui compose facilement ? Quand peut‐on dire qu’un morceau est fini ? Moi, je suis instinctif, ou bien je fais des puzzles que j’assemble pour former un morceau final.
    – Comment vient l’inspiration dans le cas d’un morceau de jazz, par rapport à une chanson ?
    Avant tout, il y a la mélodie. Celle qui te vient en tête. On peut s’éveiller un matin, avoir une idée et l’exploiter. Et avoir terminé le morceau le soir. On peut se dire : « Je vais composer quelque chose » et en être toujours au même point trois semaines plus tard. Ou bien tout boucler en dix minutes. Tous les cas de figures existent. J’adore composer mais c’est parfois une torture.
 Ça peut être long car on peut être très longtemps arrêté par un passage. Même les grands compositeurs connaissent cela. Mais je suis dans l’instinctif. Je compose à la guitare, et parfois je laisse courir mes doigts comme on se promène dans la nature, sans savoir où je vais. J’enregistre sur GarageBand et cela peut donner une base de mélodie à la réécoute.
    – Content des critiques positives de l’album, je suppose ?
    Oui, les retours sont très bons. Mais sans agent, il n’y a pas assez de concerts. L’album est sorti dans de nombreux pays et voyage sur le net avec pas mal de partages, de téléchargements et beaucoup de retours.
    – Prévient‐on les gens « célèbres » avec qui on a joué quand on sort un album ?
    Non, généralement ce n’est pas possible, il y en a trop qui sortent tous les jours. Cela se faisait autrefois, quand il y avait moins de sorties. On attendait l’album de telle ou telle vedette. Aujourd’hui, il y a trop de nouveautés – les vieux, les jeunes, les bons, les moins bons. C’est un marché incroyable et on n’a plus le temps d’attendre les disques de ceux qu’on admire. Pas facile de faire sa place quand on sort son album sauf si on la chance d’être soutenu par une major. Beaucoup de disques passent à la trappe. Déjà, avoir quelques retours de proches est un événement en soi !
    – Le monde du jazz est‐il donc si dur ?
    De plus en plus. Le jazz n’a jamais été un langage facile. Autrefois, il fallait faire accepter la musique aux gens, les amener à écouter quelque chose de différent. Il faut aller vers les gens ! Maintenant c’est différent parce que le jazz se perd dans la jungle. Les valeurs mêmes se perdent. La tête d’affiche des grands festivals comme Montreux n’est plus un jazzman mais un DJ. Avant on savait à qui on avait affaire. Aujourd’hui, on travaille avec de gens qui ne connaissent même plus le produit.
    – C’est-à-dire ?
    Même dans la vente, souvent le vendeur connaissait (et aimait) son produit. Ceux dont le rôle est d’assurer la promotion du jazz ne sont plus forcément des passionnés (ou des connaisseurs). Ça devient une denrée rare. Il reste des jeunes pour faire le boulot mais ils n’ont pas les connaissances nécessaires, ni la passion. Et nous, acteurs du jazz, dépendons aussi de ces gens-là.
    – Ce cloisonnement va t-il plus loin ?
    Oui car certains organismes de promotion ont des contrats avec des clubs ou des centres culturels, et ont ainsi établi une sorte de monopole. Grâce aux subventions, le club ne nous paie en réalité qu’une petite partie de ce que nous coûtons réellement. Bien sûr, cela crée aussi du travail. Mais en tant qu’indépendant, normalement, c’est à moi de fixer mon prix, négociable ou pas. Aujourd’hui, les prix sont fixés. C’est à prendre ou à laisser. Les trois-quarts des musiciens ont le statut d’artiste, donc une assurance-chômage et une sécurité que moi, en tant qu’indépendant, je n’ai pas. Mais ce statut d’artiste est en fait un chômage déguisé. Il faut déclarer très peu de concerts par an pour bénéficier de cette aide financière. Or, un vrai musicien ne fait pas quelques concerts par an, il doit jouer quasi quotidiennement pour être un professionnel, et non pas simplement un artiste. Ce statut d’artiste engendre très peu de travail car ce type de musiciens cherchent peu, créent peu.
    – Dès lors, de quoi vit‐on lorsqu’on est professionnel et indépendant ?

    La plupart d’entre nous donne des cours. Personnellement, je ne le fais pas car je n’ai pas la formation nécessaire. Mais j’aime donner des cours d’ensemble, apprendre aux gens à jouer ensemble, comme dans le jazz, qui n’est qu’interactivité car nous devons sans cesse communiquer au sein de la formation, contrairement à la pop qui se joue de manière moins subtile.
    A l’origine, le jazz est une musique au parfum révolutionnaire. Le caractère et l’attitude des musiciens allaient dans ce sens. Or, de nos jours, tout a tendance à devenir fonctionnel, lisse, plat. Quelques cours la journée, deux ou trois concerts le soir, et retour a la casa familia. Non il faut parfois « souffrir », s’investir, apprendre à refuser certaines offres, même si on n’a pas toujours « de quoi manger ». Il ne faut jamais accepter d’être sous‐payé. C’est ça aussi être un jazzman ! Il n’est pas toujours aisé de gagner sa vie, dans le jazz. Les subventions sont faibles, moins élevées que dans la variété. On a fermé le robinet. Les gens de ma génération sont reconnus pour leur expérience. Les jeunes qui sortent du Conservatoire jouent bien, mais ont peu de bouteille, forcément. Ils n‘ont pas toujours l’esprit jazz et cassent les prix en jouant parfois pour trois fois rien. Ce n’est pas grave pour eux car souvent ils vivent encore chez leurs parents, qui les aident. Mais c’est plus dur pour nous, depuis la crise, même si j’ai la chance d’être régulièrement sollicité. Moins de subventions, c’est moins de boulot.
 On gagne plus quand on joue en France. Ce sont de vrais cachets. Ici quand j’annonce mon tarif, qui n’est pas celui d’une mégastar, les gens tombent dans les pommes. Alors qu’il y a le déplacement, les balances, les répétitions etc. Parfois, il ne nous reste presque rien…
    – Comment se sent‐on face à cet état de choses ?
    Révolté, déçu. Je me sens prêt à créer un groupe pour lutter contre cet état de fait. Si il y a problème avec un organisateur, que notre « syndicat » puisse réagir. Cette association n’existe pas… Peut‐être un jour.
    – Que préférez-vous : tournée, concert unique ? Y a t-il des soirs où on n’a pas envie de jouer ?
    Personnellement, j’aime les tournées. Et oui, bien sûr, parfois on a envie de rester chez soi. Mais en tournée, on est préparé à bouger, à cette dose d’adrénaline. Contrairement aux chanteurs, notre répertoire change énormément, on ne ressort pas la même rengaine chaque soir. Cela dit, jouer tous les soirs pourrait être invivable. Il faut aussi un peu de repos, en tournée. Un équilibre entre trop et trop peu. Mais quand on joue peu on se sent comme un lion en cage. On se prépare, on répète, on travaille son répertoire.
    – En tournée, les musiciens s’entendent toujours bien ?
    On s’engueule, parfois, mais vivre et jouer ensemble reste un moment de vérité à propos de soi et des autres. Avec les années, on apprend à être plus tolérant. Une tournée, c’est un peu comme partir en vacances avec des amis, on apprend vite plein de choses sur ce que sont vraiment les gens.
    – Être leader, ça signifie être le boss, celui qui commande pendant toute la tournée ?
    Pas du tout, dans mon cas ; même si certains arrivent très bien à jouer ce rôle. Moi je m’inclus dans mon groupe, et c’est le groupe qui est engagé, qui est le vrai boss de la tournée.
    – Peut-on caricaturer certains musiciens en tournée ?
    Les Américains de New York ou de Detroit ne sont pas faciles ; ça n’accroche pas toujours. Sur scène pas de problème, mais en dehors cela ne se passe toujours bien. C’est une autre manière de vivre. On n’a pas forcement les mêmes valeurs. On sent même chez eux une certaine condescendance vis-à-vis de nous, parfois.
    – Quel musicien vous a laissé le meilleur souvenir ?
    Le saxophoniste américain Harold Land, dans le quintet de Clifford Brown. On a beaucoup joué ensemble en Hollande, il y a une quinzaine d’années, avec le pianiste Mike del Ferro. Ila laissé sur moi une trace indélébile ; très humain. Il jouait comme un dieu, ce qui ne gâchait rien.
    – Celui qui vous a le plus appris ?
    
Steve Grossman, qui m’a engagé en 1987 pour ma première tournée en France, et qui était déjà une grosse pointure. Steve Houben, qui m’a mis le pied à l’étrier et m’a permis de commencer à jouer). Jacques Pelzer, un superbe musicien ; c’est avec lui que je jouais le plus souvent.
    – Celui avec qui vous avez le plus rigolé ?
    Steve Houben, sans aucun doute. On se connaît depuis 20 ans, maintenant. Il a beaucoup d’humour, un esprit vif. On rit beaucoup. Il y a une vraie complicité amicale et musicale.
    – Votre plus beau concert en tant que spectateur ?

    Sun Ra, qui m’a bluffé au Cirque Royal. Le show, les couleurs, les costumes, la musique…
    – Votre meilleur concert comme bassiste ?
    Avec Scott LaFaro. Comme si c’était quelqu’un de ma famille. Et avec Steve Houben, avec qui on a atteint parfois des sommets de connivence.
    – Qu’est-ce qui fait qu’un concert est meilleur qu’un autre ?
    Les conditions de travail tout d’abord ; ensuite, comment on est luné. Il y a une magie qu’on ne retrouve pas toujours.
    – Est‐il difficile de jouer de la basse, techniquement ?
    Oui, un de mes anciens professeurs m’avait dit que la basse relevait de la barbarie car c’est très physique. Ensuite, on peut aussi travailler sur la lutherie pour rendre l’instrument plus facile à jouer. Mais moi j’aime le côté physique, ça doit être mon côté fils de mineur. J’aime l’effort. On le ressent dans les doigts après deux heures de concert, d’ailleurs. De plus, une basse, c’est gros et ça vibre.
 Ensuite, l’instrument n’est pas toujours au top de sa forme car il est fait de bois et d’eau. Le degré d’humidité a des répercussions sur lui. S’il fait trop humide, par exemple, ça ne sonne pas bien car les vibrations se font mal. Il faut toujours un équilibre.
    – L’instrument évolue t-il ?
    Techniquement, oui, mais je n’ai pas l’expérience des nouveaux instruments. Je reste fidèle à la bonne vieille basse acoustique. J’ai la mienne depuis quinze ans et je n’en suis toujours pas lassé. Je ne suis pas en quête des nouveaux instruments. Il me faudrait déjà dix vies pour découvrir toute la richesse du mien. Je viens de la guitare, je suis un fidèle des cordes.
 Je peux être attiré par le sax ténor mais souffler n’est pas mon truc. On ne peut pas parler en jouant. C’est trop cérébral. Moi, je suis un manuel.
    – Que ressentez-vous quand vous jouez ?
    Des vibrations très fortes. Volume et vibrations forment une sorte de mini-massage qui fait du bien. Il y a quelque chose de sensuel dans la basse.
    – Quelles sont selon vous vos qualités de musicien ?
    Une certaine stabilité. On peut avoir confiance en moi. J’ai à cœur mon boulot d’accompagnateur qui ‐ on l’oublie souvent ‐ est aussi important que celui de soliste. C’est lié à mon image, je ne me brade pas et j’essaie de faire dans le solide. Ça se travaille de rester dans le coup.
    – Et vos défauts ?
    La paresse. Je peux facilement rester oisif, partir dans la montagne avec un carnet et un crayon pour noter ce que je vois. Être spectateur de la vie, de la nature. Je ne joue pas forcément tous les jours. Je veux vivre, aussi. Voir ma famille, faire du vélo… Ça représente un équilibre pour moi.
    – Citoyen du monde. Altruiste ?
    Citoyen du monde responsable pour la paix et la répartition équitable des biens communs. La Terre et ses précieuses ressources n’appartiennent à personne.
 Et même si je n’adhère à aucun parti politique, je me sens « Écolo et en Colère. »
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