Armando Luongo (Jazzques Review)


Armando Luongo Quartet @ Music Village

Featuring Stéphane Belmondo (FR)

Jazzques Review : June 22, 2025

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Samedi 14 juin, Armando Luongo invitait pour la seconde fois de la semaine le trompettiste français Stéphane Belmondo au Music Village. La veille, c’était avec Victor Foulon à la contrebasse, ce soir, c’est Sal La Rocca qui tient la « grand-mère ». Et comme hier, c’est le romain Domenico Sanna qui est derrière le piano.
Le club est full et Lucie Saeys (la patronne) en profite pour remercier les musiciens et le public qui remplissent la salle depuis plus de vingt-cinq ans.
Le quartette attaque le standard de Sam Rivers « Beatrice », doucement swinguant et joyeux, avant de poursuivre avec « The Secret Life of Plants » de Stevie Wonder que Stéphane avait arrangé avec son frère Lionel en 2003 (déjà !) pour le merveilleux et intemporel album « Wonderland ».
Au bugle, Stéphane Belmondo déroule la mélodie et toutes les sinuosités qui la composent avec une facilité déconcertante. Le morceau est propice aux explorations en tous genres et Domenico Sanna ne s’en prive pas. Le pianiste démontre ainsi un grand sens rythmique allié à un phrasé poétique singulier.

 

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Ce « Secret Life » pourrait suffire pour la soirée tant il est riche et permet tous les rebondissements. Ainsi, Sal La Rocca se fendra, lui aussi, d’une longue et belle impro très inspirée. Quant à Armando, très attentif, il reste à l’écoute, il adapte sa frappe, tempère puis relance et s’empare également d’un solo intense.
Il faut bien une ballade nocturne pour canaliser les émotions. Quelques citations (« Que reste-il de nos amours ?») s’immiscent dans le blues qui coule dans ce jazz. Ici aussi, Sanna propose un jeu fluide, teinté de romantisme et sans esbroufe, qui s’accorde magnifiquement à celui, très délicat, de Belmondo. Le son de ce dernier, à la trompette ou au bugle, est toujours velouté mais ne manque jamais d’éclats. C’est ça, la maîtrise et la science du dosage.

 

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On aura encore droit à « You and I » (de Stevie Wonder, encore) et un émouvant « Broken Wing » de Richie Beirach, avant un second set qui reprend sur un tempo à la Ahmad Jamal.
Quelque effluves brésiliennes viennent parsemer un autre titre, puis on invite Jean-Paul Estiévenart (tp) et Federico Milone (as) à venir rejoindre la fête.
Est-ce du Dizzy ou du Parker ? Oui, j’ai honte, mais je me suis laissé emporter par la fougue des musiciens et le plaisir qu’ils avaient à échanger que j’en ai oublié le titre. Chacun y va de son solo, affirmant sa personnalité. Estiévenart décroche ainsi quelques notes très hautes et très puissantes.
C’est amusant de comparer (même si « comparaison n’est pas raison ») l’approche des deux trompettistes. Si Belmondo pourrait ressembler à vin de Bordeaux, un Graves par exemple, rond et terreux, Estiévenart viendrait plutôt de Rhône, plus vif, marqué et légèrement incisif. De toutes façons, les deux me vont… surtout ce soir.

 

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On prolonge encore le plaisir en remettant la coda en jeu plus d’une fois et le second set se termine en quartette devant un public conquis et ravi.
Le jazz en club, ça reste magique.

 

 

 

 

 

Jazz Review by © Jacques Prouvost

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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